Saxifrage changeante
Saxifraga mutata - L.Saxifragaceae | Milieux rocheux, éboulis, falaises
C’est une plante vivace, velue et glanduleuse, pouvant atteindre 50 à 60 cm de haut à la floraison. Elle forme de grosses rosettes, solitaires, de feuilles qui peuvent atteindre plus de 10 cm de diamètre. Ces feuilles sont oblongues, jusqu’à 6 cm de long, lancéolées à spatulées, un peu épaisses, d’un vert moyen légèrement brillant ; elles sont bordées d’une fine marge cartilagineuse et ciliées vers leur base. Du centre de ces rosettes naît une hampe florale, unique, poilue et glanduleuse de 20 à 50 cm. Les fleurs d’un jaune orangé, nombreuses, en forme d’étoiles de 1 à 1,5 cm de diamètre, sont pédicellées et disposées en une longue panicule lâche, feuillée. En l’absence de hampe florale, la saxifrage peut être confondue avec Saxifraga cotyledon L., mais cette dernière espèce pousse dans des endroits plus secs et surtout sur silice, et également avec Saxifraga paniculata Mill., mais chez cette espèce les feuilles sont dépourvues de cils.
Voir la fiche simplifiée Voir la fiche détailléeStatut patrimonial
- Liste rouge régionale :
- Inventaire flore menacée 74 :
- Espèce protégée : national
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Présence en Haute-Savoie :
Biologie
C’est une chaméphyte à rosette qui semble être principalement monocarpique sur ses stations françaises, les individus se dessèchant totalement après floraison (VIVAT A., CBNA 2001). Lorsqu’elle se produit, la floraison a lieu de juin à août. Les fleurs sont pollinisées par les insectes et les fruits produits sont des capsules globuleuses. Ses graines semblent peu adaptées à la dispersion puisque des études ont montré que la plupart germent à proximité du pied-mère. L’espèce peut également se maintenir par multiplication végétative à partir de petits bourgeons nés sur la tige souterraine et qui donnent de nouvelles rosettes.
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Type biologique : Chaméphyte
- Floraison : de juin à août
- Mode de pollinisation : entomogame
- Type de reproduction : sexuée et végétative
Ecologie
La saxifrage changeante se développe sur des rochers humides et des tufs mollassiques, plutôt verticaux, ainsi que sur des talus herbeux, installés sur sols calcaires argileux, ou molasse, sur substrat oligo à mésotrophe. Ses stations sont souvent situées dans des endroits encaissés entre 500 et 1300 m d’altitude, rarement au-delà même si l’espèce a pu être observée jusqu’à près de 1700 m. Selon certains auteurs, l’habitat préférentiel serait le Potentillion caulescentis. Sur les stations françaises, l’espèce se rencontre plutôt sur des roches-mères plus tendres, et en Isère et en Haute-Savoie, plutôt à proximité de dépôts de calcaires actifs du Cratoneurion.
Répartition
Mondiale
C’est une espèce médio-européenne, endémique alpino-carpathique, présente des pré-Alpes occidentales (France, Suisse, Autriche, Tchéquie, Roumanie et Italie) jusqu’au Caucase.
Française
En France, elle n’est connue qu’en Rhône-Alpes, en Haute-Savoie, Savoie et Isère. Des données anciennes la signalent dans les Pyrénées, mais ces observations sont remises en cause.
Départementale
En Haute-Savoie, les stations de cette espèce sont actuellement au nombre de 4 dans des localités de la vallée de l’Arve et des Bauges.
Menaces & actions de préservation
Comme pour les autres stations françaises connues, les populations sont assez restreintes et les stations situées en bord de route sont très vulnérables et à la portée des amateurs de plantes rares. En général, ces stations sont quand même difficiles d’accès ce qui peut limiter l’impact par la cueillette. Néanmoins, une autre menace est liée à l’écologie de cette espèce qui aime à coloniser des milieux peu stables, lesquels peuvent alors se trouver menacés par différents processus d’érosion, mais également par des travaux ou des aménagements pour sécuriser les routes qu’ils surplombent.
