Linaigrette grêle
Eriophorum gracile - Holub.Cyperaceae | Zones humides de plaine
La linaigrette grêle est une plante de 10 à 60 cm de haut qui possède des stolons hypogés, et des feuilles étroites (de un à quatre millimètres) et trigones sur leur plus grande longueur. En l’absence de fleurs, cette espèce se confond avec le reste de la végétation et peut passer complètement inaperçu ; c’est d’ailleurs une espèce dite à éclipse, qui ne fleurit donc pas toutes les années, ce qui rend sa recherche souvent difficile. Quand elle est formée, son inflorescence lâche est composée de trois à six épis munis de houppes cotonneuses assez courtes, dressées ou à peine penchées. Les pédicelles qui les portent sont trigones, scabres et tomenteux, ces deux derniers critères permettant alors de différencier cette espèce des deux autres proches présentes en Haute-Savoie (E. polystachion qui présente des pédicelles lisses et d’E. latifolium, qui possède des épis scabres mais glabres).
Voir la fiche simplifiée Voir la fiche détailléeStatut patrimonial
- Liste rouge régionale :
- Inventaire flore menacée 74 :
- Espèce protégée : national
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Présence en Haute-Savoie :
Biologie
C'est une géophyte dont le système racinaire est constitué par un rhizome horizontal. Elle fleurit de mai à juillet. Les graines munies de soies sont disséminées par le vent, tout comme les pollens.
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Type biologique : Géophyte
- Floraison : de mai à juillet
- Mode de pollinisation : anémogame
- Mode de dissémination : anémochore
- Type de reproduction : sexuée et végétative
Ecologie
En France, d’après DANTON Ph. et BAFFRAY M. (1995), l’espèce affectionne les tourbières de 100 à 2000 mètres d’altitude. Dans les Alpes et le Jura, l’espèce possède son optimum dans les tourbières de transition neutro-alcalines, où elle forme des tapis qui colonisent des dépressions très humides voire aquatiques, grâce à son système rhizomateux, en s’associant avec d’autres espèces telles le trèfle d’eau et la laîche à utricules velus.
Répartition
Mondiale
La linaigrette grêle est une espèce de répartition circumboréale nord-occidentale, dispersée dans presque toute l’Europe.
Française
En France, l’espèce semble présenter des effectifs en diminution ; sa présence n’est notée que dans treize départements français et elle a disparu dans vingt-cinq autres.
Départementale
En Haute-Savoie, l’espèce est connue depuis 1833 d’une tourbière au pied des Voirons. Depuis les années 70, l’espèce est connue de 12 stations, ne dépassant pas l’étage montagnard, dont 5 sont protégées par arrêté de protection de biotope. Elle semble par ailleurs avoir disparu dans 4 de ses stations par assèchement volontaire pour l’une et fermeture naturelle du milieu par défaut de gestion sur les autres.
Menaces & actions de préservation
Le maintien de cette espèce est conditionné à l’existence de milieux herbacés ouverts, très humides et pauvres en nutriments. Les menaces actives sont la fermeture du milieu par évolution de la végétation et développement des ligneux, et l'assèchement naturel (lié à l’atterrissement des marais par accumulation de matière), ces deux phénomènes étant le plus souvent liés à l’abandon des pratiques agricoles traditionnelles d’exploitation des marais. L’assèchement peut également résulter d’une gestion inadaptée de l’eau au niveau de la zone humide ou de son bassin versant, en particulier par du drainage : une station départementale aurait ainsi disparu. L’eutrophisation des eaux d’alimentation est problématique pour le maintien de l’espèce. Les stations départementales qui bénéficient d’une gestion conservatoire voient leurs effectifs se maintenir correctement, tandis que d’autres semblent encore être préservées grâce à une humidité très forte qui limite le développement des espèces végétales concurrentielles et des ligneux.
Pas particulièrement, mais le fait que le limbe soit très étroit et plutôt dressé et rigide peut donner cette impression...
est-ce que les feuilles de la linaigrette grêle ont un limbe coriace??