Nielle des blés
Agrostemma githago - L.Caryophyllaceae | Champs, moissons
C'est une plante herbacée annuelle très velue à soyeuse, mesurant de 30 cm à plus d'un mètre. La tige dressée, généralement simple, porte des feuilles sessiles, opposées, étroites et aiguës. L’inflorescence est une cyme bipare dont les fleurs, de 2 à 4 cm de diamètre, apparaissent solitaires au sommet d’un pédoncule long et mince. Le calice, à tube renflé, se termine par cinq longues dents pointues dépassant nettement la corolle. Cette dernière est formée de cinq pétales rose violacé (parfois blancs) striés, à peine échancrés. Le fruit est une capsule à une loge, longue de 10 à 22 mm, s’ouvrant par 5 dents pour libérer les graines toxiques.
Voir la fiche simplifiée Voir la fiche détailléeStatut patrimonial
- Liste rouge régionale :
- Inventaire flore menacée 74 :
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Présence en Haute-Savoie :
Biologie
C’est une thérophyte, dont la floraison intervient d’avril à août. La pollinisation est assurée par les insectes et les graines, lourdes, se dissémine à proximité immédiate du pied-mère.
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Type biologique : Thérophyte
- Floraison : de avril à août
- Mode de pollinisation : entomogame
- Mode de dissémination : barochore
- Type de reproduction : sexuée
Ecologie
La nielle des blés ou œillet des champs est une adventice, associée aux cultures de céréales (plante messicole) dont elle en a été consciencieusement éliminée par l’Homme. Elle peut encore très ponctuellement se rencontrer en bordure de cultures, mais a plutôt trouvé refuge dans les friches et les bords de chemin jusqu’à 1800 mètres d’altitude. Elle affectionne les sols secs et argilo-limoneux.
Répartition
Mondiale
Cette espèce est originaire d'Europe, d'Asie tempérée et d'Afrique du Nord. Son aire de répartition est devenue cosmopolite, elle a été introduite en Amérique, en Afrique du sud, et en Australie.
Française
En France, elle est considérée comme une espèce plutôt méditerranéenne, mais elle était présente dans pratiquement l’ensemble des régions, mais semblent aujourd’hui avoir déjà disparue de certaines, dont la Franche-Comté. Elle subsiste ça et là dans plusieurs département mais souvent très ponctuellement sans se maintenir à long terme dans ses stations ce qui rend son suivi assez difficile.
Départementale
En Haute-Savoie, d’après les données bibliographiques, la nielle était commune partout, voire très commune dans la vallée de Chamonix où elle montait jusqu’à 1500 m d’altitude. Aujourd’hui, comme partout en France, l’espèce a fortement régressée, et n’a plus été observée que de façon très ponctuelle depuis la fin des années 70.
Menaces & actions de préservation
La nielle est une plante adventice, qui a beaucoup régressé suite à sa destruction systématique par l’Homme. En effet, ses graines toxiques ramassées avec le blé ou le seigle rendaient la farine inconsommable. Elle subsiste encore ponctuellement en bordure de certaines cultures et est par ailleurs cultivée comme plante ornementale. Il existe un Plan National d’Action Messicoles initié par le Ministère de l’Environnement et élaboré de 1998-2000 par les Conservatoires Botaniques Nationaux. Actuellement, ce plan d’action a été relancé en 1998 et est en cours de réactualisation. Dans la première version du plan d’action, la nielle apparaissait comme l’une des 56 espèces en situation précaire sur le territoire national, car ayant disparu de la moitié des départements où elle était présente entre 1970 et 1990.